Le Plit
La Place verte, la Poste, les pépinières Desmont...
La Place verte
Reproduction d'un carte originale des années 1900, réalisée et offerte par l'Adeps à l'occasion des 20 ans d'action "Sport pour Tous".
Non dentelée, non numérotée, dos divisé. Format 10 X 15 cm. Vierge, non circulée. 1989.Moins d'une dizaine d'années séparent ces deux photos, prises pratiquement du même endroit. Sur la seconde photo, un mur a été construit devant le couvent, tandis que l'arbre au tiers de l'image à droite a été abattu.
Dans le lointain, on devine le rehaussement de quelques maisons de la place.
La Place verte portait bien son nom, à l'époque. Deux grosses villas, entourées d'un parc, ont été édifiées dans les années 50 sur ce qui paraît être un champ de pommes de terre. La deuxième et la quatrième maison en partant de la gauche ont depuis été agrandies ou rehaussées. La deuxième et la troisième portent une enseigne au dessus de leur porte. Cette troisième maison était une épicerie, mais également un café, tenu au moment de cette photo par Charles SENEPART, il fut repris ensuite par son fils Jules, à l'époque de la photo ci-dessous, et enfin par son petit fils Gaston, jusque fin des années 70.
Du fait de cette "dynastie" de cabaretiers, ce café était connu comme "chez Gaston-Jules-Charles".
Les horloges sont toujours présentes sur le clocher de l'église. Après sa démolition par les allemands en 1918, l'aile de gauche du couvent, qui était d'un seul étage, a été reconstruite et agrandie.
Et enfin, trois peintres, juchés sur leurs échelles, prennent un moment de repos en contemplant le photographe.
Dans les années 50, les villas actuelles ont été construites, ainsi que la cabine électrique. Le clocher de l'église est toujours couvert de lierre. Un cultivateur a arrété son "barou", attelé de deux chevaux, probablement pour aller se désaltérer au café que l'on devine derrière la grille, à gauche. C'était également à l'arrière de ce café, dans le "salon" de Roger FAUCONNIER que se trouvait le cinéma "Rio", qui fonctionna de début 1940 à fin octobre 1950.
La Poste
Cette carte ne fait pas (encore) partie de la collection, elle a été trouvée sur Internet.
La poste se situait à l'origine dans la partie gauche du bâtiment, à l'avant. Elle fut reconstruite avant 1904., date de cette vue. On remarquera le bilinguisme des enseignes. Le percepteur nommé en 1900, Mr NOSSENT, avait fait installer le révèrbère que nous voyons sur la pilastre de gauche.
Quelques années plus tard, les enseignes ont changé de côté, mais surtout la partie gauche a été transformée en maison d'habitation. La personne que nous voyons à la fenêtre, et devant la porte sur la carte suivante, est probablement L.BOURLIER, qui fut percepteur de 1910 à 1925.
Devant la porte, probablement le percepteur entre 1910 et 1925, L. BOURLIER. Les enseignes ont changé, elles sont toujours bilingues, mais sur fond noir. Un mat porte-drapeau à été ajouté sur la façade. Il a probablement servi le lendemain du jour de l'envoi de cette carte. Le cachet de la censure allemande est encore présent au verso, nous sommes la veille de l'armistice, le 10 novembre 1918.
Dans la prairie à l'arrière plan, les arbres ont perdu leurs feuilles, tandis que le chemin est fort boueux. Il sera refait, et les travaux terminés en avril 1940.
Dans les années 30, peu de changements; un arbre a poussé devant la maison d'habitation, à gauche, et un autre dans son jardin, à l'arrière. L'enseigne en dessus de la fenêtre de gauche est toujours bilingue, mais elle à repris son fond blanc et ses lettres noires. L'enseigne de la caisse d'épargne, au dessus de la porte, a disparu. A l'arrière plan, les arbres ont été abattus. La rue du Plit semble fort poussiéreuse.
On voit des fils électriques côté droit, ce qui nous indique que la photo a été prise après 1925. C'est également cette année là que le nouveau percepteur, J. MICHEL, a pris ses fonctions. Il dirigeait alors 3 employés et 12 facteurs.
Tout à l'arrière plan, un client dépose un pli dans la boîte qui communiquait directement avec le bureau.
Sur le bord inférieur de la carte, on constate que le photographe a du braver les orties pour réussir son cliché.
Cette carte est manifestement extraite d'un carnet, selon les perforations à droite. C'est cependant le seule de la collection à ce jour à présenter cette caractéristique.
Nous sommes maintenant dans les années 50. L'enseigne de la poste, en façade, est devenue unilingue. La porte a changé de couleur, la grille est maintenant argentée, et une boîte y est attachée. A droite, au fond contre la façade, une dame contemple la scène. L'épouse du percepteur ?
Il est possible que les dépendances de cette imposante demeure, actuellement les N° 12 et 14 de la rue du Plit, aient abrité la laiterie coopérative qui fut fondée en 1891 par le comte Philippe de LANNOY et le notaire Gaston OUVERLEAUX.
Cette laiterie cessa ses activités vers 1910. On remarquera la rue fort boueuse, et la maison que l'on devine tout à fait à gauche qui porte toujours un toit en chaume.
Les pépinières Desmont
Exploitation qui comprenait, à l’époque, un peu plus de cinq hectares de pépinières, réparties sur les deux villages d’Anvaing et de Forest.
Actuellement 65 rue du Plit.
Joseph Desmont, que l'on voit ici en compagnie de son épouse Clara DUQUESNE et de ses enfants, était pépiniériste, professeur d'horticulture et conférencier. Né à Anvaing le 3 novembre 1902, il y est décédé à l'âge de 74 ans le 5 décembre 1976.
Joseph a eu un rôle important dans la résistance à l'envahisseur allemand durant la seconde guerre mondiale. Il fut chef d’escouade, et responsable logistique.
Il a participé à beaucoup de sabotages, et caché une quinzaine de réfractaires recherchés par les allemands. Ses pépinières de plus de 5 ha servaient aussi de maquis où les réfractaires et résistants pouvaient se cacher facilement.
Sous l'occupation allemande, de l'armement, des munitions et des explosifs furent cachés sous les pieds de la Sainte Vierge dans la grotte que Joseph avait construite juste avant la guerre. Régulièrement pourtant, des soldats allemands venaient y entendre la messe, sans jamais rien soupconner.
Deux aviateurs américains du nom de Glen HUFNAIL et James ELLIS ont également été cachés durant 12 jours dans une cave derrière cette grotte.
Les pépinières s'étendaient en partie derrière la villa, dont on devine le toit au tiers droit de l'image, et en partie sur Forest, entre la rue du Plit et le petit Rhosnes. Le clocheton sur le toit de la villa abritait une cloche qui servait à prévenir les ouvriers qu'il était l'heure de la pause ou de la fin de journée. Elle servit également de "signal d'alarme" pour les résistants durant la guerre.
- Delhaye, Willy. Histoire de Frasnes-Lez-Anvaing: Anvaing, Hacquegnies, Moustier, Buissenal et Oeudeghien. D'Ouest en Est. III. Ath: Annales du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath et de la région et musées athois, 2004
- https://www.freebelgians.be/articles/print.php?id=121 (consulté le 9/2/2022)
- https://www.evasioncomete.be/fellisjc.html (consulté le 9/2/2022)
- https://www.evasioncomete.be/fhufnaigr.html (consulté le 9/2/2022)