Le quartier de la gare
La gare, la sucrerie, la chaussée...
La ligne 86 Gent - Ronse (Renaix) - Leuze - Blaton fut inaugurée, et mise en service sur tout son tracé le 8 septembre 1862, dans le but de relier Gand aux bassins miniers du Borinage.
La gare
La première gare, ou plutôt station, selon la terminologie de l'époque, a été construite vers 1861. Elle fut démolie en 1890, et les matériaux revendus en vente publique le 18 mai de cette même année.
Elle fut reconstruite, agrandie, à partir de 1891. Cette carte "en nuage" datée par l'expéditrice du 23 septembre 1904 est probablement la première vue éditée du nouveau bâtiment.
Elle est de type "plan de 1881".
On notera les inscriptions bilingues, comme nous l'avons vu dans le chapitre consacré à la Poste.
Ici, au dessus de la porte où se trouve le deuxième personnage en partant de droite, on devine "HOMMES - HEREN". Le panneau indiquant les toilettes des dames se trouve à l'angle du bâtiment, à gauche du réverbère.
Tout à fait à gauche, à l'horizon, l'imposante silhouette des bâtiments de la sucrerie, qui est à voir ci-dessous en bas de page.
Au moins six personnes étaient occupées à l'époque dans la gare de notre village, qui comptait alors environ 1200 habitants.
La décision de fermer au transport de voyageurs la section Leuze - Renaix, qui desservait Anvaing, fut prise lors du plan IC-IR de 1984 et mise en oeuvre à partir de 1988. Le dernier train est passé - et a fait halte - à la gare d'Anvaing le 27 mai 1988.
Cette section fut fermée à tout trafic en 1998. Ne restaient à l'époque que les embranchements industriels vers la sucrerie de Frasnes, fermée en 2004, et les usines d'engrais Rosier, toujours actives de nos jours.
Le transport commercial s’arrêtera en mai 2005, faute d’activité suffisante.
La gare d'Anvaing fut détruite en fin 1988.
Le quartier était très vivant et avait son café, tenu notamment à l'époque de ces premières photos par Jules MOULARD, son club de billard, de tir à la carabine, son jeu de balle, sa kermesse, avec le dîner du chef de gare, qui perdura jusqu’en juillet 2008.
C'était également le départ de nombreux cortèges, comme celui de l'inauguration du Monument aux morts, en 1923, et plus près de nous des cortèges organisés par la maison des jeunes "La gayolle" à l'occasion de la grande ducasse du mois d'août, ou le cortège du carnaval d'Anvaing, début janvier.
Ce qui frappe au premier abord à la vue de cette carte, c'est le peu de végétation au sommet des bruyères.
La photo a du être prise de la chaussée, approximativement face au N° 64 de la chaussée de Renaix. Elle est probablement du début des années 20, celle-ci a été postée en 1926.
Une vue probablement prise le même jour que celle de la sucrerie avec les vaches en avant plan ci-dessous. Le sommet des Bruyères est toujours aussi dénudé.
La chaussée
La chaussée Gand - Valenciennes, plus couramment appelée par les anvinois Leuze - Renaix, à l'angle de l'actuelle Place de la Bascule, qui reste cependant pour beaucoup la Place de la Gare.
Une bascule publique était en effet installée devant le café de la gare, approximativement à l'endroit ou se tient le photographe pour la photo de la gare ci-dessus.
En haut, derrière le groupe d'enfants, les hangars du marchand de charbon Jean Garez, et au fond les toits, le château d'eau et la cheminée de l'usine "Les textiles nouveaux".
La voiture est une Salmson S4-61 , produite de 1938 à 1942, et après-guerre de 1946 à 1952. On peut donc dater approximativement ces cartes du milieu des années 50.
Il est fort probable que les 2 vues ci-dessus aient été prises à peu de temps d'intervalle le même jour. On retrouve en effet le même groupe d'enfants, habillés de la même manière; Seul celui de droite sur la photo devant la gare semble manquer sur la photo prise à la chaussée. Même le soleil, qui semble tant gêner l'enfant qui prend soin de sa petite soeur, vient de la même direction.
Elles sont cependant de deux éditions différentes, celle du haut ayant été colorisée en sépia, et portant le logo de l'éditeur "Nels" en face avant.
La vue de la rue de la Gare ci-dessous date probablement également du même jour.
La sucrerie
La sucrerie se situait à l'angle de la chaussée Leuze - Renaix et de la rue de la Gare. Elle fut fondée en 1895 par le notaire Gaston OUVERLEAUX. Au plus fort de son activité, elle transformait 460 tonnes de betteraves par jour, et cela 40 jours par an environ, dépendant des années. Elle a employé jusqu'a 160 ouvriers pendant la saison, et 25 hors saison pour l'entretien de l'outil. Elle s'étendait sur 8 hectares.
Curieusement, le seul souvenir qui reste actuellement de cette époque est l'encadrement du portail, que l'on peut deviner derrière le troisième arbre en partant de la gauche. Cette vue, ainsi que la première, sont prises depuis la rue des Bruyères, dans le tournant.
Les bâtiments de la sucrerie sont vus ici depuis le Carnois. La dernière campagne sucrière eut lieu en 1933. Le site fut ensuite occupé vers 1938 par "Le lanital Belge", qui devint après guerre " Les textiles nouveaux". Mon père, Roland Delépée, y termina sa carrière début des années 90.
Une autre vue depuis le Carnois, probablement fin des années 20.
- Le "Courrier de l'escaut", 7 juillet 2021, consulté le 4 janvier 2022:
- Wikipedia, consulté le 3 janvier 2022:
- Delhaye, Willy. Histoire de Frasnes-Lez-Anvaing: Anvaing, Hacquegnies, Moustier, Buissenal et Oeudeghien. D'Ouest en Est. III. Ath: Annales du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath et de la région et musées athois, 2004