L'église Saint-Amand
L'eglise, au milieu du village...
Construite en 1780 dans un style néo-classique, l'église Saint-Amand d'Anvaing relevait du diocèse de Cambrai, la cure étant à la charge de l'abbé de Saint-Amand. L'église actuelle posséde un buffet d'orgue de la seconde moitié du XVIIe siècle dans lequel a été installé un nouvel instrument en 1854.
Assez curieusement, l'adresse de la cure et des maisons à gauche de l'église n'est pas "Place" ou "Place d'Anvaing", mais "Place verte", comme au début de la rue du Plit.
Cette photo a du être prise fin 1903, et est probablement l'une des plus anciennes cartes représentant l'église et la cure, qui venait d'être reconstruite en 1900/1901.
La grande croix devant l'annexe de la cure est celle du caveau de la famille de LANNOY. Un peu plus à droite, le sommet du monument qu'on aperçoit est celui de la famille WACRENIER.
La photo a probablement été prise en hiver ou au début du printemps 1904 selon l'absence de feuilles sur les arbres. Tout à fait à droite, une perche pour le tir à l'arc.
Le curé desservant notre paroisse à cette époque était Joseph VERSTRAETEN, qui exerça son ministère de 1892 à 1915. Fernand QUINET lui succéda de 1915 à 1920. Il devint ensuite doyen de Jumet.
Le dos non divisé nous situe avant septembre 1905.
Le monument aux morts n'est bien sur pas encore présent, il semblerait qu'un panneau d'affichage se trouvait à son emplacement. A sa droite, une porte donnait sur l'annexe de la cure qui était la salle du catéchisme. La statue à l'angle du pignon de la cure n'était pas installée dans l'emplacement prévu, elle le sera seulement beaucoup plus tard.
La tour du clocher n'est pas encore recouverte de lierre, mais une horloge est présente à son sommet, en tous cas sur la face côté place.
On remarquera également la présence de nombreux grands arbres à droite, à l'arrière du jardin de la cure, ainsi que d'un autre devant la maison blanche, à gauche.
Un an ou deux plus tard, soit vers 1907, de gros changements pour la maison à gauche de l'église, qui a été rehaussée, avec un nouveau toit et modernisée. L'arbre qui se trouvait sur la pelouse devant elle a été abattu.
L'ancien couvent n'avait pas encore été agrandi, ce qui donne l'illusion que la rue du Plit n'existe pas, mais ce n'est pas le cas si on se réfère aux plans "Popp".
Seule l'aile côté Drève comptait un étage, l'aile de la rue du Plit était une maison basse. Cette partie a été détruite par les allemands le 9 novembre 1918, reconstruite, et inaugurée avec un étage supplémentaire le 22 septembre 1920, grâce à la générosité de la famille de LANNOY.
La deuxième maison à gauche a toujours un toit en chaume. Elle sera détruite, et reconstruite beaucoup plus grande quelques années plus tard, comme on peut le voir sur les photos de la place.
On remarquera deux fenêtres murées, au premier étage de la maison à gauche de l'église. C'était pour éviter de payer la taxe sur les portes et les fenêtres. Seules les portes et fenêtres extérieures étaient visées. L'occupant d'une habitation est donc taxé à la fois sur la valeur locative et sur les portes et fenêtres de celle-ci.
La taxe sur les portes et fenêtres est la partie de l'impôt personnel qui fait rentrer le plus d'argent dans les caisses. Elle sera finalement supprimée en 1919.
On trouve également de nombreuses maisons dont les fenêtres sont murées, mais les chassis peints, et l'emplacement des vitres peint en noir, pour faire illusion d'une "vraie" fenêtre.
C'est notamment le cas sur la grande maison qui occupe le fond de la place, ainsi que sur sa voisine de droite.
C'est maintenant au tour de la maison blanche, à l'angle, d'avoir été rehaussée. Nous sommes vers 1910 environ. Des mats on été installés pour pavoiser aux couleurs nationales. Des bordures délimitent la place.
Déjà présent sur l'image du dessus, le lierre continue son ascension sur l'église. On dirait qu'un échafaudage est présent côté droit de la tour, à hauteur de l'emplacement prévu pour une horloge.
Beaucoup de monde sur cette carte ayant circulé en 1914 ! La présence d'un photographe dans un village était un événement à l'époque. A l'extrême gauche, probablement un boucher. Son voisin de droite est en sabots, tandis que l'homme derrière le tricycle, qui revient manifestement d'avoir été faire ses commissions, est lui en chaussures. Une quarantaine de gamins de l'école jouent en cercle à saute-mouton, sous la surveillance de leurs trois instituteurs en costume-cravate. Tout à fait à droite, un groupe de petites filles les regarde.
Beaucoup de changements aussi en quelques années. Les tilleuls qui bordent la place ont été plantés. Le lierre continue d'envahir la tour de l'église. Une grande quantité d'affiches sont placardées sur les murs de la cure et du cimetière, pas mal semblent déchirées. Vestiges d'une campagne électorale ?
Photo prise après fin mai 1923, date de l'inauguration du monument aux morts, et avant 1925, date de l'installation de l'électricité dans notre village.
Tout à fait à droite, sur le haut du mur de la cure, on devine les indications routières peintes: vers Leuze, à gauche, et vers Tournai, à droite.
Notre curé à l'époque était Alfred SENELLE, de 1902 à 1933.
Cette carte ayant été postée en 1932 est facile à dater, à quelques années près: le monument aux morts, inauguré en 1923, existe déjà et l'électricité dessert le village, donc après 1925. Par contre, le hêtre rouge, planté pour commémorer le centenaire de la belgique en 1930 n'apparait pas encore sur cette photo, qui a donc été prise entre fin 1925 et juillet 1930.
Le lierre occupe maintenant presque la totalité du clocher. La maison à gauche de l'église semble avoir une vitrine de magasin. Entre le monument aux morts et le personnage du centre, on devine une perche de tir à l'arc au loin, sans doute la même que sur la droite de la première photo.
Les grilles du monument aux morts et de la cure étaient peintes en noir à l'époque. Elles seront de couleur gris-argenté quelques années plus tard, comme ci-dessous.
Cette carte date de la fin des années 40, et fait partie de la série consacrée à la capitulation de la Belgique.
Le hêtre tout à fait à gauche, entouré de sa balustrade en rocaille, à déjà atteint une belle taille.
Le lierre a totalement envahi le clocher de l'église, au point de ne plus laisser voir l'horloge, et de pratiquement fermer les abats-sons.
C'est le curé Abel MALVOISIN qui fut en charge de la paroisse d'Anvaing durant ces heures sombres. Il fut curé d'Anvaing de 1933 à 1946.
Deux messes étaient célébrées le dimanche à l'époque: la messe basse à 8H30, et la grand messe à 11 heures.
Les tilleuls sur la place ont atteint une belle taille, et paraissent en fleurs, ainsi que les lilas dans le jardin de la cure. Les poteaux électriques et de téléphone se multiplient. Tout à fait à gauche, une petite charette, sans doute celle d'un chiffonier, semble avoir laissé échapper deux sacs.
Les murs de la cure et du cimetière sont couverts d'affiches, que l'on pourrait croire électorales si on considère le grand chiffre 6 à l'angle du mur de la cure, qui était occupée à l'époque par le curé DELMEE. Il exerça son ministère à Anvaing de 1946 à 1969.
Dans les années 60, la qualité des cartes postales s'est fortement dégradée, contribuant ainsi un peu plus à leur déclin. Celle-ci ne fait pas exception à la régle, et a pour seul interêt son aspect documentaire. On peut la dater avec certitude d'après mars 1962, première date de commercialisation de la Volkwagen 1500 que l'on voit devant le monument aux morts, et qui appartenait au curé DELMEE.
Plus de lierre sur le clocher, plus d'horloge non plus. La maison à droite de l'église abritait, dans sa partie droite, le magasin de "Marie du Clerc", qui vendait mercerie - bonneterie - ganterie - lingerie et bien plus encore...
Une des deux seules vues répertoriées de l'intérieur de l'église en carte postale.
La photo a été réalisée à l'occasion de la fête de l'immaculée conception, qui avait cette année là un relief tout particulier.
En effet, le 8 décembre 1904 le pape saint Pie X proclamait une année jubilaire.
L'autre vue, ci-dessous, fait partie de la série consacrée à l'inauguration du monument aux morts , le 23 mai 1923.
- F. Guilloux, « Anvaing Eglise Saint-Amand », Base de données Hainaut, terre musicale (XVIIe-XVIIIe siècles), www.hainautterremusicale.com (consulté le 5/1/2022).
- J.-P. Felix et R. Servais, « L'orgue de l'église Saint-Amand à Anvaing », L'Organiste, 130 (2001), p. 58-61.
- Delhaye, Willy. Histoire de Frasnes-Lez-Anvaing: Anvaing, Hacquegnies, Moustier, Buissenal et Oeudeghien. D'Ouest en Est. III. Ath: Annales du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath et de la région et musées athois, 2004
- https://www.senate.be/home/sections/geschiedenis_en_erfgoed/AES-SU/art-2-4_fr.html (consulté le 8/2/2022).